CHERS
représentation
Au Japon chacun·e assume de vivre et dialoguer avec ses ancêtres et ses défunt·es.
Les fantômes des disparu·es évoluent parmi les mortel·les et il est possible d’entrer en relation avec elleux.
Chorégraphe qui donne corps à l’invisible et à l’intime, Kaori Ito a souhaité faire vivre au théâtre, cette croyance de son pays.
Danser pour parler avec les mort·es, leur dire au revoir et pardonner aux vivant·es.
Pour mettre en lumière ce rapport sensible à la perte, après une trilogie de pièces autobiographiques, elle cède le plateau à Delphine Lanson, comédienne à la vitalité débordante, et six jeunes et puissant·es danseur·euses.
Tous·tes ont écrit des lettres à leurs chèr·es absent·es, aux mort·es qui vivent en elles·eux.
Telle une chamane, la comédienne prononce des fragments de ces lettres comme un rituel pour l’au-delà.
Qu’ils disent le manque, les jours heureux, ou la recomposition du monde de celles et ceux qui restent, les mots prennent corps.
Puis la danse, intense, d’une énergie explosive – quasi suicidaire, comme si elle était la dernière, s’impose comme un langage avec l’invisible.
Transfiguré·es par ces incantations, chargé·es de ces histoires, les 6 danseur·euses sont comme des esprits flottants entre deux mondes, entre deux états de corps.
Ni ici, ni ailleurs.
Inévitablement aimanté·es, iels s’attirent et se repoussent, virevoltent dans un aller-retour entre l’intime et le spirituel, jusqu’à communiquer, d’une transe commune, irrésistiblement, l’envie de vivre.
Chers s’est créé en 2020, en parallèle de l’installation La parole Nochère au Théâtre National de la Colline, cabine téléphonique pour parler avec les mort·es, inspirée du « téléphone du vent », initiative d’un habitant d’Otsuchi, au Japon.
La parole Nochère a accueilli 200 personnes et recueilli les paroles d’une centaine, pour certaines restituées dans le ...
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